Apparue dans la première moitié du XVIIe siècle, la zarzuela est un peu l’ancêtre de l’opéra-comique. Alternant séquences chantées et séquences parlées, elle empruntait ses thèmes à la mythologie, avec l’objectif d’incarner la puissance de la cour royale aux yeux du peuple et des dignitaires étrangers.
Un siècle plus tard, elle gagne les théâtres populaires avec des trames tirées de la vie politique et sociale. Attribué à Sebastían Durón (1660-1716), maître de chapelle à la cour de Charles II, Coronis, du nom de la nymphe prêtresse de Diane, est une allégorie de la guerre de Succession d’Espagne entre Philippe de Bourbon et Charles de Habsbourg.
Mêlant couleurs typiquement espagnoles et style italien, Coronis tire avantage d’un instrumentarium varié (tambourin, guitare, castagnettes…) et d’un plateau vocal exclusivement féminin (censé transporter l’auditoire vers l’irréel), à l’exception du ténor Cyril Auvity (Protée). L’ensemble du Poème harmonique, lui, n’a peut-être jamais aussi bien porté son nom.
Ulysse Long-Hun-Nam