Divisée en quatre mouvements, elle reprend sept chants révolutionnaires et traditionnels, dont certains sont un peu comme un fil rouge dans l’œuvre du compositeur.
La 11e n’est peut-être pas la symphonie la plus aboutie de l’auteur du Nez, mais sa dimension épique, son caractère visuel en font l’une des plus palpitantes : le rôle si particulier des timbales, de la caisse claire et des violons ; les jeux de l’orchestre, immobile et menaçant dans le premier mouvement, d’une grande profondeur de champs dans le deuxième, martial dans le troisième, saturant l’espace dans le dernier.
Guennadi Rojdestvenski est, avec Kirill Kondrachine et Yevgeny Mravinsky, celui qui a le mieux restitué le lyrisme sombre de Chostakovitch. Avec cette 11e symphonie, on entendra ici la 4e, que le chef russe créa en septembre 1962, lors du Festival d’Édimbourg. Pour l’occasion, Chostakovitch fut autorisé à sortir de Russie pour assister au concert.
Ulysse Long-Hun-Nam
- Gennady Rozhdestvensky, Shostakovich. Symphonies n°4 & 11, Bbc Symphony Orchestra, Bbc Philharmonic, 2 Cd Ica Classics.