Charlie Lovell-Jones est l’un des élus de la promotion 2021-2022. Le jeune violoniste n’a pas fait le choix d’incontournables du répertoire (Bach, Paganini, Ysaÿe), mais de celles et ceux que l’histoire a, au mieux, cherché à invisibiliser. Les homosexuel·le·s : Tchaikovsky, Schubert, dont Lovell-Jones joue l’extraordinaire arrangement pour violon solo du Roi des Aulnes, de Heinrich Wilhelm Ernst ; Lili Boulanger, compositrice comme sa sœur Nadia ; Benjamin Britten ; Karol Szymanowski (1882-1937), qui combla le vide laissé par la mort de Chopin dans la musique polonaise, et ne fit jamais mystère de son orientation sexuelle.
Les Noir·es : Florence Price, dont la symphonie en mi mineur fut créée en 1933 par l’Orchestre symphonique de Chicago ; William Grant Still (1895-1978), Américain lui aussi, auteur de musiques pour le cinéma, de sept opéras, de cinq symphonies, de pièces de musique de chambre ; Samuel Coleridge-Taylor, chef d’orchestre et professeur au Trinity College (1875-1912), qui défendit la cause des Afro-Britanniques et Afro-Américains.
Enfin, les femmes, avec la Britannique Deborah Pritchard (1977), qui a dédié à Lovell-Jones une partition symbole : Towards freedom.
Ulysse Long-Hun-Nam