En attendant la transformation en musée de l’appartement de Serge Gainsbourg, rue de Verneuil, la Bibliothèque publique d’information (Bpi) du Centre Pompidou propose une intéressante reconstitution de la bibliothèque de celui qui, tout à la fois parolier, compositeur, interprète, réalisateur, photographe et romancier, eut avec la littérature des rapports infiniment étroits. L’exposition, judicieusement intitulée « Serge Gainsbourg, le mot exact », plonge donc le visiteur dans son paysage littéraire. Du marquis de Sade à Lautréamont, de Baudelaire à Rimbaud, de Maupassant à Oscar Wilde ou Edgar Poe, entre des dizaines d’autres, Gainsbourg, dandy assumé, avait le goût de l’étrange raffiné.
Il avait aussi l’habitude de découper et de collectionner les dédicaces sur les livres qu’on lui adressait. On peut voir de ses manuscrits, des articles sur lui, ses fameux souliers blancs de chez Repetto. Et l’on entend, chemin faisant, de ses chansons proprement géniales, du début des cabarets de la rive gauche jusqu’à celles de la fin, si puissamment rythmées et nourries de la plus savante modernité sonore.