Des chasseurs lepénistes nargués par un chevreuil, perturbés par l’idylle d’un « métèque » et d’une « nympho »… C’est un terroir bien à droite qui part en vrille sous la plume sardonique de Sébastien Gendron. Plus sérieux, Antonin Varenne nous emmène à Madagascar pour ressouder un père et son fils menacé de mort.
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Sylvain Prudhomme a retranscrit les paroles des automobilistes qui l’ont pris en stop et transporté sur 2 500 kilomètres, du Pacifique au golfe du Mexique. Une longue virée documentaire sur l’Amérique de la frontière, portée par un souffle politique et poétique.
L’ordre raciste et bien-pensant d’une petite ville de Caroline du Nord est ébranlé par une série de meurtres au sein du Ku Klux Klan. En Virginie, le premier shériff noir, élu malgré une sourde réprobation, est confronté à l’épreuve du feu après une fusillade dans un lycée. Chacun dans leur style, David Joy et S.A. Cosby s’attaquent à un arbre dont les racines plongent au plus profond du Sud profond : le suprémacisme blanc.
Cécile Coulon dépeint un inquiétant hameau, où un guérisseur se frotte à de dangereux secrets. Quant à Pierric Bailly, il plante sur les flancs du Jura une histoire d’amour aussi inattendue qu’irrésistible.
Un personnage et un univers récurrents… Si l’alchimie fonctionne, cela peut donner une saga à succès. La preuve avec les derniers opus de Max Monnehay, Simone Buchholz, Mercedes Rosende et Valerio Varesi.
Un papi tueur rongé par Alzheimer qui sauve une femme désespérée ; une mamie en cavale qui se planque dans un mobil-home avec un voyou des beaux quartiers… Chacun à leur manière, Benoît Philippon et Pascale Dietrich racontent des tête-à-tête savoureux, transgénérationnels, foutraques et solidaires.
Le comédien a tiré un livre de la maladie auto-immune dont il souffre : « Le son du mot alopécie ressemble à une petite laine qu’on met sur soi, les premiers jours d’automne. « “Mets donc ton alopécie, mon chéri, il y a du vent.” »
La guerre civile qui déchira le pays pendant la « décennie noire » des années 1990 inspire à Kamel Daoud un roman à la première personne, autour d’une rescapée du massacre de Had Chekala. Un livre coup de poing, pour faire remonter une mémoire proscrite par la politique de réconciliation nationale.
Un genre aussi porté sur la critique sociale que le roman noir devait fatalement, après le passé et le présent, faire feu sur le futur. Une veine nouvelle affleure, de laquelle Hervé Le Corre extrait une contribution décisive avec Qui après nous vivrez.
Fable sociale doublée d’un polar campés sur un rivage estival, Justin Coudures nous introduit dans l’univers singulier, rugueux et attachant du jeune auteur Adrien Girault, Portant en étendard la langue de son personnage, celui-ci tisse une chronique de fin d’adolescence, qui pose ses premiers mots sur ses désillusions, sa colère et son refus des déterminismes sociaux. Non sans humour.
À partir d’une enquête menée à la frontière franco-italienne, dans les Alpes, l’anthropologue Didier Fassin et la sociologue Anne-Claire Defossez montrent que la théorie de « l’appel d’air », utilisée pour justifier le durcissement des lois sur l’immigration, est un mythe. Lecture.
Dans ce sous-genre très états-unien, Joe R. Lansdale a publié une quinzaine de romans texans, sales et méchants. Jedidiah Ayres, lui signe Les Affreux, un conte corrosif dans le Missouri pouilleux. Et on salue, chez Gallmeister, une nouvelle traduction, retitrée, du classique Fantasia chez les ploucs.