La presse étrangère qui, au début du mouvement social contre la réforme des retraites, a raillé la « paresse française », commence à s’interroger : et si les Français avaient raison ?
Réforme des retraites
Dans les archives
Secteurs professionnels
Le gouvernement nous le répète à longueur d’antenne, la main sur le cœur : l’objectif de la réforme des retraites est de sauver notre système par répartition. C’est oublier un peu vite qu’un système par répartition ne peut pas faire faillite car son financement repose sur les salaires, une assiette extrêmement large et solide. C’est oublier surtout que la retraite par capitalisation, l’épargne retraite, ne cesse de progresser en France et dans le monde. Par Sophie Binet, secrétaire générale de l’Ugict-Cgt
Par notre mobilisation exceptionnelle, nous avons fait mentir tous les pronostics du gouvernement. Nous avons battu en brèche le fatalisme et la résignation et réussi à maintenir la mobilisation malgré les vacances
Dans la préfecture de la Haute-Vienne, la réforme des retraites vient attiser une colère grandissante provoquée par la dégradation des conditions de travail, la détérioration des services publics et la perte de sens au travail.
La mobilisation des salariés prend racine dans un climat social tendu, sur fond de non-reconnaissance salariale et d’intensification des rythmes de travail.
Une hausse des cotisations patronales sur la retraite, mais compensée par une baisse de la contribution au régime AT-MP, excédentaire. En faisant cette proposition, le gouvernement occulte la réalité d’une sous-déclaration massive des accidents du travail et maladies professionnelles.
Par Agathe Le Berder, membre du bureau de l’Ugict-Cgt, animatrice du collectif « jeunes diplômés »
La Cgt fait des propositions pour financer le retour de la retraite à 60 ans avec un taux de remplacement de 75 % au moment de la liquidation.
Financer les retraites (1/2) : tour de passe-passe au détriment de la branche des accidents du travail
« Les femmes seront un peu pénalisées par la réforme des retraites ». Grâce à Franck Riester, le ministre en charge des relations avec le parlement, le gouvernement a enfin eu une parole de vérité. Et pour cause : même l’étude d’impact rédigée par le gouvernement démontre que le temps de travail des femmes serait encore plus allongé que celui des hommes alors qu’elles ont déjà une pension de droit direct inférieure de 40 % à celle des hommes. Pour une réforme vendue comme source de « justice, d’équilibre et de progrès », on repassera.
Pour l’intersyndicale, la puissante mobilisation du 19 janvier « oblige au retrait » d’une réforme où tout le monde est perdant. Elle appelle à une nouvelle journée de manifestations et de grèves le 31 janvier.
Avec l’effondrement des taux de remplacement, il faudrait individuellement économiser l’équivalent de deux mois de salaire par an, pendant plusieurs décennies, pour s’assurer une retraite digne. Qui le peut ?